Né en Ukraine en 1953, l’année de la mort de Staline, Alexandre Brussilovsky arrivera enfin à quitter l’Union soviétique en 1985, la veille de la perestroïka. Entre ces deux dates, son histoire se confond avec l’Histoire. Petit garçon surdoué, dès l’âge de quatre ans, il ne fait plus qu’un avec son violon. Á travers un récit vivant et coloré, on les voit grandir ensemble dans une Russie soviétique dont on découvre par le menu comment elle entrave, voire réprime toute liberté, de se déplacer, d’agir, de penser. Mais cela ne peut empêcher le jeune élève du prestigieux conservatoire de Moscou de s’approprier les richesses d’une admirable culture littéraire et surtout, musicale. L’excellence de l’école russe de violon s’incarne pour nous avec évidence en des professeurs auxquels il est ici rendu un émouvant hommage. Devenu soliste international, Alexandre Brussilovsky a choisi de vivre en France. Sans doute savait-on qu’en offrant un toit à son violon, on offrait aussi à l’artiste le bonheur de prouver, par les multiples actions qu’il ne cesse d’entreprendre, que la musique n’a pas de frontières.